Une personne infectée par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est très contagieuse pendant les premiers mois suivant l'infection, moment où sa charge virale est à son paroxysme. Or, seulement 10 % d'entre elles reçoivent leur diagnostic pendant cette période.
À l'occasion de la Journée mondiale du sida, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) rappelle qu'un dépistage précoce systématique auprès des groupes les plus à risque permettrait non seulement de freiner la transmission et l'évolution de la maladie, mais aussi de mener ultimement à l'éradication du VIH.
Ce constat est au cœur d'un nouvel avis scientifique, intitulé Optimiser le dépistage et le diagnostic de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine, dévoilé aujourd'hui par l'INSPQ. Destiné au ministère de la Santé et des Services sociaux, il dresse une importante série de recommandations pour rejoindre plus efficacement les personnes ayant des comportements à risque. Mentionnons qu'en 2007, 63 % des personnes nouvellement infectées par le VIH disaient n'avoir jamais eu de test de dépistage avant celui ayant mené au diagnostic.
18 000 personnes seraient infectées par ce virus au Québec
« Bien que la croyance populaire laisse sous-entendre que cette maladie est maîtrisée, la réalité en est tout autre. Les données d'enquêtes sur le VIH démontrent actuellement que plus de 18 000 personnes seraient infectées par ce virus au Québec et que jusqu'à 50 % des cas de transmission du VIH pourraient être causés par des personnes nouvellement infectées », souligne le Dr Marc Dionne, directeur de la Direction des risques biologiques et de la santé au travail à l'INSPQ. En effet, bien qu'étant dans une phase très infectieuse de la maladie, une forte proportion de celles-ci ne ressent aucun symptôme.
Mais les choses peuvent changer : à la suite de l'annonce du diagnostic, la majorité des personnes séropositives modifient leurs comportements pour éviter de transmettre l'infection. D'où l'importance de procéder au dépistage tôt. « Pour améliorer le dépistage et le diagnostic précoces, les efforts de prévention et de sensibilisation doivent être concentrés sur les groupes particulièrement à risque, soit les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, les personnes originaires de pays où le VIH est endémique et les utilisateurs de drogues par injection », ajoute le Dr Dionne.
S'ajoutent à l'avis diffusé aujourd'hui, le rapport Programme de surveillance de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) au Québec : cas cumulatifs 2002-2010 et l'avis Le dépistage du VIH dans les points de services à l'aide de trousses de dépistage rapide, tous trois destinés aux intervenants en santé publique et disponibles sur le site Web de l'INSPQ.