Il y a deux semaines nous avons eu le plaisir de rencontrer l'artiste québécoise Alexandra Levasseur à Barcelone, dans le cadre de l'inauguration de son exposition à la Galerie Espacio Visible.
L'expo, qui présentait deux séries de ses œuvres, "Playing with fire + The Dance", marquait le retour à Barcelone de cette jeune artiste qui vit actuellement à Montréal, mais qui compte une trajectoire considérable de déplacements et d'aventures transatlantiques.
- Tu es retournée à Montréal en 2010
- Oui, j’y suis revenue… après avoir été 10 ans à l’extérieur du Québec. Quand j'avais 18 ans je suis partie vivre au Costa Rica où j’ai fait mes études de Beaux Arts. Par la suite, en 2008, je suis venue à Barcelone pour faire un master d’illustration, à l'Université Autonome. J'ai vécu ici pendant un an et quand j'ai terminé le master je suis retournée au Costa Rica … mais finalement je me suis rentrée à Montréal.
- Mais tu es retournée à Montréal avec une intention : consacrer ta vie à ton art
- Effectivement, je suis revenue à Montréal pour faire ce que je veux et ce que je sens, pour créer mes œuvres et pour développer toutes mes idées et émotions artistiques. Quand je suis allée au Costa Rica, après Barcelone, j'ai travaillé comme conceptrice graphique, mais je me suis rendue compte que ce type de travail n'était pas ce que je cherchais.
- Et l'as-tu obtenu (ce que tu cherchais)?
- Oui. J’ai obtenu une bourse d’excellence académique et je travaille maintenant à plein temps à l’école de cinéma de l’Université Concordia. Ça me permet de développer mes projets d’animation, ce qui m’intéresse maintenant. J'illustre mes propres films! J’ai de la chance parce que je fais ce que je veux : je dédie mon temps à mon art.
- En retournant au moment de ton atterrissage à Barcelone: pourquoi as-tu choisi de faire ta maîtrise ici ?
- J’avais toujours pensé faire ma maîtrise en Europe. Vraiment, tout s’est déroulé très rapidement. J'ai cherché des maîtrises d'illustration dans quelques villes européennes, mais celle de l'Université Autonome de Barcelone était la plus appropriée et répondait le mieux à mes besoins. J’ai donc envoyé ma demande d’admission et j’ai été rapidement acceptée. - Tu exposes à l’Espai Visible, une galerie amie et que tu connais
- Oui j'ai connu Betty, la directrice d'Espai Visible, lors de la maîtrise. Nous sommes amies depuis ce moment-là. Elle m'a offert d'exposer mes œuvres à la galerie et j'ai récupéré les dessins de mon premier film, que je n’avais jamais montrés.
- "Playing with fire" est ton premier travail d'animation. Aujourd'hui tu exposes 62 des photogrammes originaux ainsi que le courtmétrage. Que qui nous raconte cette série ?
- Nous pourrions dire que c'est une œuvre intimiste … Un reflet de tout ce que j'ai senti à la suite des changements extrêmes que j'ai vécu. Costa Rica - Barcelone. Barcelone - Costa Rica. Costa Rica - Montréal. Les changements de climat m'ont beaucoup affectée. La chaleur, le froid… Dans cette création, je parle de la recherche de soi-même, et de la bipolarité de l'être humain. Le film nous montre la même personne qui s’auto poursuit, en tirant sur des arcs comme symboles de cette persécution.- C'est une œuvre où la forme féminine et la thématique de la solitude sont les protagonistes
- Comme je le disais, "Playing with fire" est très personnel et … : je suis une femme! (elle rit). Je me suis sentie seule et assez perdue après être arrivée à Montréal à nouveau. Je laissais derrière moi 10 ans d'amitié et d'espaces. Mais retourner à ma terre natale a signifié me retrouver avec moi-même.
- Finalement, parle-nous de l'autre série que tu exposes à l’Espai Visible
- C'est un nouveau projet, que j’ai appelé "The danse". Ici j’expose seulement 5 pièces, les autres sont à Montréal. C'est un travail en développement, dans lequel j'expérimente le mouvement des personnages, la danse et la musique. C'est le préambule à mon prochain travail d'animation, dans lequel je veux que les personnages dansent et les images interagissent avec la musique.
- Reviendras-tu à Barcelone ?
- Bien sûr!