Comme vous l’aurez peut-être lu à travers nos réseaux sociaux, deux jeunes professionnels québécois de la musique électronique se sont déplacés à Barcelone pour s’abreuver aux sons, expertises et nouvelles techniques de la dernière édition du SÓNAR.
Jesse Osborne-Lanthier et Simon Laroche, deux artistes en arts numériques basés à Montréal, ont eu l’occasion d’assister aux activités du festival, de connaître la ville, et de se convertir en bons amis et futurs collaborateurs.
Cette participation au Sónar 2013 a été une rencontre enrichissante pour tous, non seulement pour Jesse et Simon qui ont fait foi de leur professionnalisme et intérêt, mais également pour le Bureau du Québec à Barcelone (BQB), pour qui l’échange avec les deux artistes et leur accompagnement aura été fort productif.
Ils nous racontent à la première personne leur expérience et impressions suite à leur séjour à Barcelone.- Qu’est-ce que vous a plu de Sónar 2013?
Simon : Au sein du Sonar D, l’opportunité d’échanger avec les différentes organismes qui exposaient au Sonar La m’a semblé intéressante. Parmi les concerts ou DJ sets qui m’ont été donné de voir, notons le Sonar Hall, qui a accueilli Mikki Blanco, Diamond Version, et le classique Atom TM. Mais, l’élément le plus touchant du festival aura été pour moi les quatre saisons de Vivaldi recomposées par Max Richter et interprétée par l’ensemble bcn216 au magnifique CCCB. Ce concert de musique moderne s’est distingué, de loin, des autres activités de Sónar. Également, le facteur humain, les gens avec qui j’ai participé à l’événement. La rencontre de Jesse Osborne-Lanthier a été une surprise des plus agréables et s’est rapidement développée en une amitié qui se poursuivra à Montréal. Nous avons eu l’occasion de développer durant ces quelques jours une excellente complicité et planifions déjà un possible retour à Barcelone pour un projet collaboratif. Je tiens à mentionner aussi que j’ai eu énormément de plaisir à traîner et explorer le festival et la ville avec les collaboratrices du BQB, Esther Pedrós et Dimitra Kritikou. Les quatre jours de festivités m’ont bien occupé du matin au soir.
Jesse :Côté « spectacle », j’ai bien apprécie les prestations live de Atom TM (malgré un système son mal réglé et le fait que la majorité des pulsions sonores était salie de distorsions) et Diamond Version. Je trouve que ces artistes nous présentent des avenues intéressantes en nouvelle musique électronique hybride expérimentale, tout en touchant un côté populaire qui peut plaire au commun mortel.
- Dans ce sens, Qu’est-ce que vous cherchiez dans Sónar et qu’est-ce que vous avez trouvé?
Simon : Je cherchais surtout à entrer en contact avec l’environnement culturel et musical de Barcelone, et c’est en partie ce que j’ai trouvé. Et comme je l’ai dit précédemment, en plus d’un contact supplémentaire québécois et d’un lien avec le Bureau de Québec à Barcelone.Jesse : Pour moi, c’était d’y vivre l’expérience et de voir si Sónar était une belle avenue pour me faire des contacts dans mon milieu. Mon croisement de chemin avec Simon Laroche m’a aidé à atteindre mon objectif; je me suis vite trouvé très à l’aise avec lui, nous avons eu des échanges fort intéressants, des points communs très importants en art, musique et philosophie… Une très belle complicité qui donnera lieu à de futures collaborations. En plus, la rencontre d’Esther et de Dimitra fut aussi une agréable surprise…Plaisantes, uniques, intelligentes. Je crois avoir tissée des liens solides avec ces deux personnes. J’espère, avec Simon, pouvoir revenir à Barcelone pour travailler avec tous à nouveau.
- Qu’est-ce que vous recommandez de Sónar?
Simon : Les scènes de Sónar (Hall, Complex, Village, etc.) semblent organisées par thématiques ou approches (plus « pop », plus expérimental, etc.) Je recommanderais à un futur participant d’identifier, par le biais de quelques artistes qu’il connaît, une ou des scènes particulières, pour y découvrir des nouveaux artistes. Je recommanderais également de prendre la peine de visiter les différents lieux de Sónar, le CCCB, même s’il a davantage été délaissé cette année, vaut la peine d’être vu. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter les deux installations hors-site (CosmoCaixa et MNAC), croyant avoir le temps vers la fin du festival mais constatant trop tard que les heures d’ouvertures avaient été écourtées pour la dernière journée… Je recommanderais ainsi d’effectuer ces visites un peu plus compliquées en termes de déplacement dès le début du festival.Jesse : Sónar Hall, Sónar+D… Je crois que Sónar+D est une belle initiative, on y trouve des gens du milieu de la technologie, des futurs outils pour la création. C’est ici où, pour moi, les échanges semblent être plus appliqués.
- Sónar est un festival adressé au grand public, et votre travail est très expérimental et il a un versant plus indépendant. Que peut apporter Sónar aux artistes comme vous?
Simon : Sónar constituait d’abord pour moi un point d’entrée vers Barcelone. Ce genre d’événement de part sa grande envergure a souvent un rôle fédérateur au sein de diverses communautés. Ainsi, bien que la programmation du festival soit en majeure partie éloignée de mes principaux centres d’intérêts, le public et les participants peuvent donner lieu à des rencontres intéressantes avec lesquels établir des liens. Ce genre d’événement sert donc de point d’ancrage, ou de point de départ. De part la programmation et les différents lieux, il permet aux participants de découvrir différents centres et acteurs culturels du milieu.
Jesse : Sónar pourrait facilement ouvrir des portes aux artistes expérimentaux en les mettant en avant plan sur la scène internationale, leur offrant ainsi un grand public dédié, du son d’une qualité supérieure et de la promotion à grande échelle.
Quels sont vos projets pour l’avenir proche?
Simon : Je suis sur plusieurs projets dans l’année à venir : Je travail sur la diffusion de mon projet de performance robotique immersive Cinétose en Europe, notamment en France et Belgique pour l’automne; je travaille actuellement à la production d’une installation vidéo interactive publique pour le Quartier des Spectacles à Montreal; je développe mon nouveau projet de performance vidéo immersive Nous sommes les fils et les filles de l’électricité pour 2013-2014, et je considère particulièrement Barcelone pour effectuer une résidence de production et de traduction pour cette pièce. Et j’essaie enfin de développer un nouveau projet en collaboration avec Jesse.Jesse : J’organise en ce moment un festival à Berlin intitulé « Foreign Affairs » en collaboration avec des composants du groupe Dirty Beaches, l’agence Powerline et l’étiquette Raster-Noton. Je me produirai à ce festival ainsi qu’à la galerie « Urban Spree » dans quelques semaines. À mon retour à Montréal, je finirai un livre en collaboration avec l’artiste Francesco De gallo (Hobo Cubes) et la photographe Madison Dinelle. En novembre, je serai de retour en Europe pour une tournée musicale d’un mois avec le musicien Femminielli.
- C’était la première fois que vous voyagez en Espagne et à Barcelone; quelle opinion avez-vous de Barcelone? Considérez-vous une collaboration future avec des entités ou artistes barcelonais?
Simon : J’ai bien aimé la ville, malgré le fait que j’ai trouvé Barcelone plus touristique que je ne l’aurais imaginé. J’aurais aimé consacrer davantage de temps à visiter des galeries et centre d’arts, mais leurs responsables étaient déjà occupés par leur présence à Sónar, et donc, non disponibles dans leur lieux respectifs. Je compte rechercher davantage d’informations sur les centres artistiques à Barcelone afin d’y développer éventuellement un projet de collaboration ou de résidence d’artiste, notamment avec Hangar, et aussi avec les Fàbriques de Creació de Barcelone (Usines de création)
Jesse : Oui, comme je l’ai déjà mentionné, je veux définitivement revenir à Barcelone pour le travail. J’espère pouvoir y rencontrer d’autres personnes d’intérêt et y exposer mes œuvres sonores. J’ai trouvé que Barcelone était une ville très belle, chaleureuse et inspirante.