Le premier ministre Jean Charest a pris la parole lors du Sommet des leaders sur les changements climatiques organisé par le Climate group, le 15 décembre, à Copenhague. Il s’agissait de la plus grande rencontre de dirigeants d’États fédérés et de régions jamais tenue à l’occasion d’une Conférence des Parties (COP) de l’ONU. Les participants, qui comprenaient également des chefs d’entreprises, ont tous convenu de la nécessité de mettre en œuvre un accord mondial sur le changement climatique.
« Les gouvernements des États fédérés et des régions ont déjà commencé à mettre en œuvre des initiatives qui transformeront leur économie et apporteront les changements qui sont réellement nécessaires. Aujourd'hui, nous avons signé une déclaration dans laquelle nous nous engageons à prendre les devants en adoptant des politiques et des programmes qui valoriseront les technologies à faibles émissions de carbone et qui viseront le développement des partenariats et des réseaux entre les pays développés et les pays en développement de façon à conjuguer nos efforts pour lutter contre les changements climatiques », a affirmé le premier ministre du Québec.
Citant le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le premier ministre d’Australie du Sud, Mike Rann, qui préside l’Alliance des États et des régions du Climate group, a souligné que « de 50 à 80 % des réductions d’émission visées par une entente mondiale seront effectuées par des gouvernements d’États fédérés et des régions ».
L’administratrice du PNUD, Helen Clark, le prince Albert II de Monaco et le premier ministre d'Écosse, Alex Salmond, étaient également invités à prendre la parole devant la soixantaine de dirigeants et de ministres présents. On comptaient parmi ceux-ci le gouverneur de Saõ Paulo, José Serra, le président de la Catalogne, José Montilla, le maire de Londres, Boris Johnson, le président d'Île-de-France, Jean-Paul Huchon, le premier ministre du pays de Galles, Carwyn Jones, le gouverneur du Wisconsin, Jim Doyle, le gouverneur de l'État de Washington, Chris Gregoire, le premier ministre de la Colombie Britannique, Gordon Campbell, et celui du Manitoba, Greg Selinger.
Les participants se sont engagés à appliquer un train de mesures visant à lutter contre les changements climatiques, par exemple l'adoption d'objectifs ambitieux en matière d'énergie renouvelable, l'installation de compteurs intelligents, la fermeture des centrales au charbon et la réalisation d'investissements en technologie solaire.
Groupes de travail
Le Climate group a profité du Sommet pour annoncer la mise sur pied de groupes de travail intersectoriels qui favoriseront l’adoption de technologies à faible émission de carbone. Ainsi, l’initiative EV20 vise à regrouper les dirigeants de 20 villes, États ou nations avec des constructeurs de véhicules, des propriétaires de flotte et des financiers engagés dans le développement du secteur des véhicules électriques afin d'accélérer le développement de ce marché. Le premier ministre Jean Charest a confirmé l’adhésion du Québec à cette initiative.
Ce fut également l’occasion d’inaugurer le Planetary Skin Institute (PSI), qui verra à créer un mécanisme de surveillance, presque en temps réel, des conditions climatiques sur la planète. Cet instrument vise à faciliter la prise de décision quant aux mesures à prendre pour s’adapter aux changements climatiques et en atténuer les effets. On a également lancé le programme international LightSavers, qui vise à généraliser l’usage des diodes électroluminescentes (DEL) et des commandes d’éclairages intelligentes. Un projet d’essai à cet égard a été lancé dans près d’une dizaine de grandes villes du monde.
Ententes avec des pays en développement
La tenue du Sommet a permis la signature d’ententes de collaboration visant à soutenir des pays en développement dans la mise en œuvre de stratégies de lutte et d’adaptation aux changements climatiques. Certains États se sont également engagés à établir des partenariats dans le cadre précis de l’Approche territoriale en changement climatique du PNUD. Un tel partenariat existe entre le Québec et l’Algérie, qui permettra à la région algérienne de Tizi-Ouzou de bénéficier de l’expertise et de la technologie du Québec dans l’élaboration d’une stratégie de lutte contre les changements climatiques.
Communiqué
Climate group (en anglais)
Québec vers Copenhague : pour une économie plus verte