Traduit en allemand par Saskia Bontjes van Beekbeim sous le titre « Siebzehn Silben Ewigkeit » (« 17 syllabes d’infini »), le roman Le facteur émotif de Denis Thériault vient d’être publié au mois d’octobre 2009 par la maison d’édition allemande dtv.
Le titre allemand Siebzehn Silben Ewigkeit évoque l’art du haïku qui joue un rôle important dans le second roman de Denis Thériault publié chez XYZ en 2005 et pour lequel l’auteur a reçu le Prix littéraire Canada-Japon en 2006.
Bilodo, facteur habituellement consciencieux, se laisse prendre au piège de la curiosité et ouvre chez lui le courrier qu’il doit livrer. Il découvre ainsi la correspondance entre son voisin Grandpré et une jeune femme guadeloupéenne, Ségolène, qui s’écrivent sous la forme de haïku, la forme classique de la poésie japonaise composée de 17 syllabes. Amateur de la calligraphie il se perd dans le monde de l’art de l’haïku et de grands maîtres japonais tels que Bashô, Buson Yosa et Kobayashi. Il tombe amoureux de la correspondante. Un jour, Granpré meurt dans un accident et le facteur solitaire commence à poursuivre lui-même la correspondance avec Ségolène sans que celle-ci sache que le destinataire poète n’est plus le même.
« Faire de la littérature, c’est se battre contre le temps. La vie est absurde, mais peut- être que l’art réussit à bouleverser l’ordre des choses, à provoquer des évènements. C’est pourquoi j’aime tellement les personnages cinglés qui ont une vision magnifiée du réel et qui carburent au fantasme, » dit Denis Thériault.
Le facteur émotif a été décrit comme « un conte philosophique séduisant, où tout se passe au ralenti, comme dans un rêve. Doté d’une grande force d’imagination, Denis Thériault se révèle être un fabuleux conteur » et en plus « on tombe sous le charme de cette candeur, de cette innocence rusée » (Le Devoir, 2005).
Né à Sept- Îles en 1959, Denis Thériault, diplômé en psychologie, scénariste de télévision et réalisateur de théâtre, vit présentement à Montréal. Il a remporté les prix France- Québec/Jean-Hamelin 2001 et Anne-Hébert 2002 pour son premier roman L’Iguane.
Le roman De Niro’s Game d’un autre écrivain montréalais, Rawi Hage, a été sélectionné pour le Prix international de littérature attribué par la Haus der Kulturen der Welt au mois de septembre dernier.
Le roman a été publié en allemand en février dernier par la maison d’édition DuMont. Il traite de la guerre au Liban. Par légions de dix mille, les fléaux s’abattent sur Beyrouth. Sous un soleil de plomb, on se livre une guerre sans merci pendant que les innocents se terrent dans les abris comme des rats. Bassam et Georges sont deux amis d’enfance qui ont grandi au milieu de cet enfer de gravats et de sang, dans l’écho assourdissant des détonations. Les deux voyous vivent de menus larcins jusqu’au jour où la dure réalité de la guerre vient les rattraper et les contraindre à un choix difficile.
Rawi Hage, né à Beirut en 1964, a vécu au Liban pendant la guerre. Il a immigré à New York en 1982 où il a poursuivit ses études de la photographie. Il vit à Montréal depuis 1991.