A l’instar de ses personnages, grands voyageurs dans le temps et dans l’espace, le premier roman de l’écrivain québécois Nicolas Dickner prend la route pour aller à la rencontre de nouveaux espaces littéraires et de nouveaux publics. Brillamment traduit en allemand par Andreas Jandl, Nikolski est depuis quelques jours accessible aux lecteurs dans tout l’espace germanophone.
Publié chez Alto (Montréal) en 2005 et célébré alors au Québec comme « l’événement littéraire de l’année », ce récit fantasmagorique et débordant d’imagination devient rapidement un classique de la jeune littérature québécoise. C’est en novembre 2007, dans le cadre d’une mission de huit éditeurs allemands au Salon du Livre de Montréal, initiée par le Bureau du Québec à Berlin, que l’éditeur Joachim Unseld découvre Nikolski. Unseld, qui dirige la maison d’édition indépendante Frankfurter Verlagsanstalt est fasciné par les personnages attachants et originaux de Nikolski. La publication du roman en langue allemande, un peu plus d’un an après la mission, constitue la première retombée concrète de ce projet, qui visait à susciter l’établissement de liens plus actifs ainsi que des ventes de droits entre éditeurs allemands et québécois.
Comme au Québec, où il reçoit le Prix des Libraires, Nikolski touche une corde sensible chez les libraires allemands : « Il s’agit du livre le plus extraordinaire, le plus captivant et le plus original de ce printemps » (Diana Pietruschka, librairie Mayersche Buchhandlung). Selon Martin Oehlen, critique au quotidien Kölner Stadt-Anzeiger, ce roman « (…) va droit au cœur. C’est un roman d’une légèreté rafraîchissante, d’une grande chaleur et d’une tendre mélancolie ». Antje Deister, de la chaîne de radio publique WDR2 a également été conquise : « Ce livre déploie un tel charme au niveau du langage, mais aussi de l’imaginaire qu’on ne peut plus s’en passer ».
Dans Nikolski, trois personnages à l’aube de la vingtaine, Noah, nomade et archéologue spécialiste des déchets, Joyce, pirate informatique, ainsi qu’un narrateur non identifié qui porte autour du cou un compas ayant perdu le Nord et pointant sans raison vers une île des Aléoutiennes (Nikolski) quittent leur lieu de naissance pour entamer une longue migration. Fraîchement débarqués à Montréal, ils se croient seuls; pourtant, leurs trajectoires ne cessent de se croiser, laissant entrevoir une incontrôlable symétrie au sein de leurs existences.
Né à Rivière-du-Loup au Québec en 1972, Nicolas Dickner vit actuellement à Montréal. Il étudie d’abord les arts plastiques et la littérature, puis voyage en Amérique latine et en Europe. Il habite un an en Allemagne, en résidence à la Villa Concordia de Bamberg dans le cadre d’un projet de coopération Québec-Bavière. En 2002, il publie un premier recueil de nouvelles, L’Encyclopédie du petit cercle. En 2005, son roman Nikolski se mérite de nombreux prix, dont le prix Anne-Hébert. En 2006, il publie Boulevard Banquise (un conte pour enfant) et Traité de balistique (un recueil de nouvelles à quatre mains). Son second roman fort attendu paraîtra en 2009.
Pour la traduction allemande de Nikolski, l’éditeur allemand a bénéficié du programme d’aide à la traduction de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).