La 63e édition de la Berlinale s’est achevée le 17 février avec un très grand succès pour le cinéma québécois : la participation de Denis Côté à la compétition officielle avec Vic + Flo ont vu un ours fut récompensé d’un ours d’argent. Le jury internationale sous la direction du réalisateur chinois Wong Kar-Wai salua son œuvre pour les nouvelles perspectives qu’il offre dans l'art cinématographique. Par ailleurs, le film Inch’Allah d’Anaïs Barbeau-Lavalette fut récompensé par le Jury de la Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRESCI) pour avoir été le meilleur film de la section Panorama et fut gratifié de la Mention spéciale du jury œcuménique.
Denis Côté (Photo : Ali Ghandtschi © Berlinale 2013) Denis Côté et Wong Kar-Wai (Photo : Bureau du Québec à Berlin)
Denis Côté eut le privilège de se voir remettre l’ours d’argent par le président du jury Wong Kar-Wai lui-même. Manifestement ému par les honneurs reçus, il entama son discours de remerciement de façon incrédule: « Suis-je vraiment en compagnie de Wong Kar-Wai? ». En guise de clin d’œil au titre de son film, il nota avec amusement que celui-ci s’est avéré être prémonitoire. L’ours d’argent (Prix Alfred Bauer) est une récompense décernée par le jury international à un long métrage ouvrant de nouvelles perspectives et figure parmi les prix les plus honorifiques de la Berlinale. Vic + Flo ont vu un ours, un drame sur deux anciennes détenues, fut la deuxième invitation à la Berlinale que Denis Côté eut reçu. L’autre étant Bestiaire, qui fut projeté en 2012 dans la section Forum.
La réalisatrice québécoise Anaïs Barbeau-Lavalette se rendit elle aussi pour la deuxième fois à la Berlinale. Sa participation pour la section Panorama Inch’Allah, racontant l’histoire d’une jeune médecin québécoise travaillant dans les territoires palestiniens, fut doublement récompensée par le prix FIPRESCI et par une Mention spéciale du jury œcuménique. Selon le jury œcuménique la récompense est méritée « pour ses métaphores, ses images et ses histoires pertinentes qui éveillent la compassion ; pour l’angle choisi sur les femmes dans le contexte du conflit israélo-palestinien ». Manifestement, les spectateurs partagèrent cet avis. Après la première européenne d’Inch’Allah au Potsdamer Platz à Berlin, la réalisatrice et les deux actrices principales reçurent une longue ovation pour leurs prestations.
Les honneurs que reçurent Denis Côté et Anaïs Barbeau-Lavalette peuvent être considérés comme le couronnement de l’une des meilleures éditions de la Berlinale pour le cinéma québécois. D’autres films québécois furent également projetés dans les sections Forum et Cinéma culinaire, ainsi que dans le programme spécial « NATIVe – A Journey into Indigenous Cinema ». Les jeunes espoirs furent également très fortement représentés. Six jeunes réalisateurs et réalisatrices du Québec figuraient parmi les 300 participants au Berlinale Talent Campus.
L’année dernière, un autre réalisateur québécois fut également récompensé par un ours d’argent. Le drame de Kim Nguyen, Rebelle, sur les enfants-soldats, fut en effet récompensé par l’ours d’argent de la meilleure actrice lors de la 62e édition de la Berlinale. Le film a été depuis nominé pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère au Gala 2013.