Du 11 au 13 janvier, le Deutsches Theater de Berlin a présenté une fin de semaine consacrée à la dramaturgie québécoise sous le titre « Neue Stücke aus Québec » (Nouvelles pièces du Québec). Il s’agissait de la seconde partie d’un échange qui avait débuté en septembre dernier à Montréal, lorsque le festival « Dramaturgies en dialogue » avait mis à l’honneur la dramaturgie allemande. Ce projet en réciprocité a été initié par le Centre des auteurs dramatiques de Montréal, le Deutsches Theater de Berlin et le Bureau du Québec à Berlin.
Sarah Berthiaume (2e d.g.) avec des acteurs après la lecture de la pièce „Yukonstyle“. Photo : BQBe
Le Deutsches Theater de Berlin avait choisi de présenter trois pièces québécoises. Les auteures Carole Fréchette et Sarah Berthiaume étaient présentes à Berlin, ainsi que Jessie Mill du Centre des auteurs dramatiques et Diane Pavlovic de l’École nationale du théâtre du Canada. En plus des mises en scène et lectures publiques des pièces, les spectateurs ont pu assister à un bon nombre de discussions avec les auteures et de tables-rondes traitant de la spécificité du théâtre québécois.
Cette vitrine de la dramaturgie québécoise a été inaugurée le vendredi 11 janvier à guichets fermés avec la première allemande de la pièce « Je pense à Yu » (« Ich denke an Yu ») de Carole Fréchette dans la traduction de Heinz Schwarzinger et Christa Müller et une mise en scène signée Max Claessen. La soirée de samedi présentait un programme double avec, d’une part, la mise en lecture de la pièce « Yukonstyle » de Sarah Berthiaume dans la traduction de Frank Weigand et Christa Müller et d’autre part la mise en scène de « Je pense à Yu ». Entre les deux pièces, le directeur du Deutsches Theater Ulrich Khuon en a profité pour saluer le public et se réjouir de cet échange ouvrant de nouveaux horizons. Le délégué général du Québec en Allemagne, M. Charles Villiers, a également prononcé un mot de bienvenue. Il a insisté dans son allocution sur les succès connus par la dramaturgie québécoise en Allemagne. En effet, ces dix dernières années, pas moins de cinquante pièces de trente auteurs québécois ont été présentées publiquement dans ce pays.
La fin de semaine québécoise s’est terminée dimanche soir avec une conférence de Diane Pavlovic de l’École nationale du théâtre du Canada portant sur divers aspects du théâtre québécois, sur son histoire et sur les tendances actuelles en dramaturgie. Une table-ronde animée par Sonja Anders, dramaturge en chef du Deutsches Theater, a fait suite à la conférence de Diane Pavlovic et a approfondi la discussion. Malheureusement, la représentation de la pièce « Incendies » de Wajdi Mouawad (mise en scène de Tilmann Köhler) qui devait avoir lieu dimanche soir a dû être annulée pour cause de maladie. Avec plus de trente mises en scène différentes, la pièce « Incendies » (« Verbrennungen », traduction allemande de Uli Menke ) est la pièce d’un auteur québécois la plus jouée dans tout l’espace germanophone.
En septembre 2012, le Centre des auteurs dramatiques avait invité les jeunes auteurs Rebekka Kricheldorf (Villa Dolorosa) et Philipp Löhle (Das Ding) à Montréal au festival Dramaturgies en dialogue où l’Allemagne était à l’honneur. Leurs pièces ont été mises en lecture en traduction française. Les deux auteurs allemands avaient de plus effectué une résidence de travail à Montréal en amont du festival, afin de contribuer à la traduction de leurs textes en français.